Vinted est devenu en quelques années la plateforme incontournable pour revendre ses vêtements ou objets du quotidien. Accessible, rapide et pratique, elle séduit des millions d’utilisateurs qui y trouvent un moyen simple de faire de la place tout en gagnant un peu d’argent. Pourtant, à mesure que les ventes s’accumulent, de nombreuses personnes s’interrogent sur leurs obligations fiscales. Que se passe-t-il lorsqu’on réalise plus de 20 ventes dans l’année, mais que le total reste inférieur à 3 000 euros ? Faut-il déclarer ces revenus aux impôts ? Cette question, loin d’être anodine, mérite une explication claire, car elle touche à la distinction entre activité occasionnelle et activité professionnelle, deux réalités que la loi ne traite pas de la même manière.
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ToggleComprendre les nouvelles obligations fiscales sur Vinted
Depuis l’entrée en vigueur de nouvelles règles européennes, les plateformes comme Vinted, eBay ou LeBonCoin doivent collaborer avec l’administration fiscale pour plus de transparence. Ces obligations visent à lutter contre la fraude et à mieux encadrer les ventes en ligne répétées. Concrètement, les plateformes doivent transmettre aux autorités fiscales certaines informations sur leurs utilisateurs lorsque leurs ventes dépassent un certain volume et un certain montant annuel. Cette mesure ne vise pas les particuliers qui revendent occasionnellement, mais elle s’applique dès lors qu’une activité devient récurrente. Elle permet aux services fiscaux de mieux identifier les vendeurs qui pourraient, sans le déclarer, exercer une activité proche du commerce en ligne.
Les deux seuils déclencheurs : 20 ventes et 3 000 € de revenus
Les règles sont simples : les plateformes sont tenues d’envoyer les informations d’un utilisateur à l’administration fiscale uniquement si deux conditions sont réunies. La première, avoir réalisé plus de 20 transactions au cours de l’année. La seconde, avoir encaissé plus de 3 000 euros de revenus issus de ces ventes. Autrement dit, si l’une des deux conditions n’est pas remplie, les données du vendeur ne sont pas automatiquement transmises. Ce double seuil vise à éviter de pénaliser les utilisateurs qui se contentent de vider leurs armoires sans intention commerciale.
Plus de 20 transactions mais moins de 3 000 € : que se passe-t-il concrètement ?
Dans la pratique, de nombreux utilisateurs dépassent les 20 ventes sans pour autant atteindre 3 000 euros. Dans ce cas, il n’y a pas de transmission automatique de leurs données à l’administration. Cela signifie que leur activité est considérée comme relevant de la vente occasionnelle, tant qu’elle ne présente pas les caractéristiques d’une activité commerciale. Toutefois, cette absence de signalement ne veut pas dire qu’ils peuvent agir sans se soucier des règles fiscales. L’administration reste en droit d’examiner une situation individuelle si elle estime que le volume ou la nature des ventes traduit une intention de profit régulier.
Une absence de déclaration ne signifie pas impunité totale
Même si Vinted ne transmet pas les informations, le contribuable reste responsable de ses revenus. Si les ventes concernent uniquement des biens d’occasion, revendus à un prix inférieur à leur valeur d’achat, il n’y a pas d’imposition. En revanche, dès qu’il s’agit d’un achat-revente à but lucratif, la situation change. Par exemple, acheter des vêtements en solde pour les revendre plus cher ou multiplier les ventes d’articles neufs pourrait être considéré comme une activité professionnelle. Cette distinction repose sur la fréquence, le volume et la nature des transactions, trois critères essentiels pour évaluer la légitimité de l’activité.
Quand les ventes sur Vinted deviennent-elles imposables ?
L’imposition dépend avant tout de l’intention du vendeur. La loi distingue la revente ponctuelle de biens personnels et l’activité commerciale exercée de façon régulière. Un particulier qui revend des vêtements qu’il possède depuis longtemps, sans objectif de bénéfice, ne sera pas imposé. En revanche, une personne qui achète dans le but de revendre pour en tirer un gain est assimilée à un commerçant. C’est cette intention de profit qui change tout.
La frontière entre revente personnelle et activité commerciale
Cette frontière est parfois floue. Elle se détermine au cas par cas, selon la fréquence des ventes, la répétition des gains, ou encore le type d’articles vendus. Si une personne revend chaque semaine des produits neufs ou similaires, l’administration fiscale peut considérer qu’il s’agit d’une activité économique. L’utilisateur devra alors se déclarer en tant que micro-entrepreneur et déclarer ses revenus sous le régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). À l’inverse, un particulier qui vide simplement son dressing quelques fois dans l’année reste en dehors du champ fiscal.
Le régime fiscal applicable en cas d’activité récurrente
Si une activité de revente est reconnue comme commerciale, elle relève du régime micro-BIC. Le vendeur doit alors déclarer le chiffre d’affaires brut, c’est-à-dire la totalité des ventes réalisées. L’administration applique ensuite un abattement forfaitaire de 71 % pour charges. Ce régime est simple et adapté aux petits revenus, mais il impose une discipline déclarative. Il faut donc anticiper cette éventualité dès que les ventes deviennent régulières, afin d’éviter une requalification tardive et un redressement fiscal.
Les erreurs à éviter pour ne pas être requalifié en vendeur professionnel
Certains comportements peuvent attirer l’attention de l’administration : vendre des articles neufs en grande quantité, utiliser des emballages professionnels, publier quotidiennement des annonces similaires ou encore acheter spécifiquement pour revendre. Ces indices suffisent souvent à prouver une activité structurée. Pour éviter toute confusion, il est préférable de rester dans une logique de revente personnelle et de conserver les preuves d’achat initial des articles vendus.
Comment rester en règle et vendre en toute tranquillité
La meilleure manière de rester serein sur Vinted est de bien distinguer vente occasionnelle et activité régulière. Il est recommandé de conserver un suivi clair de ses ventes : nombre de transactions, montants, et nature des biens vendus. Ce suivi permettra de prouver, en cas de contrôle, qu’il s’agit bien de biens personnels revendus. De plus, Vinted envoie chaque année un récapitulatif des ventes effectuées, un document utile pour garder une trace de son activité.
Déclarer volontairement en cas de doute
Lorsqu’une activité devient plus fréquente, mieux vaut anticiper et déclarer ses revenus, même modestes. Cela permet d’éviter toute ambiguïté et de montrer sa bonne foi. Les démarches sont simples et peuvent se faire en ligne via le régime micro-entrepreneur. Cette transparence renforce la crédibilité du vendeur et écarte tout risque de pénalité.
Les bons réflexes pour les utilisateurs occasionnels
Pour les utilisateurs qui revendent simplement des vêtements ou objets personnels, la vigilance reste de mise. Il est conseillé d’éviter de revendre des produits neufs, d’espacer ses ventes et de rester dans une logique de vide-dressing. En agissant ainsi, on reste dans le cadre légal de la revente d’occasion, sans tomber dans l’activité professionnelle.
En résumé
La réglementation autour des ventes sur Vinted repose sur deux seuils clés : 20 transactions et 3 000 euros de revenus. Tant que vous ne dépassez pas les deux en même temps, vos informations ne sont pas transmises à l’administration fiscale. En revanche, cela ne dispense pas de respecter les règles si votre activité devient régulière. Vendre ses affaires personnelles ne pose aucun problème, mais acheter pour revendre avec profit change la nature de l’activité. Pour rester en règle, il suffit de conserver ses justificatifs, de surveiller la fréquence de ses ventes et, en cas de doute, de déclarer ses revenus. Vinted reste ainsi un excellent moyen de donner une seconde vie à ses objets, à condition de comprendre les règles du jeu et de les respecter avec bon sens.
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