« Je soussigné » ou « je sous signé » : quelle est la bonne écriture ?

Une formule revient souvent lorsqu’il s’agit de signer une déclaration ou d’acter un engagement personnel : « je soussigné ». Pourtant, dans la pratique, les variantes fleurissent : « je sous signé », « je sous-signé », « je soussigne ». De quoi hésiter au moment d’écrire une attestation ou une procuration. Comment trancher, sans se tromper, dans un contexte administratif où chaque mot compte ? Et surtout, pourquoi cette graphie plutôt qu’une autre ?

« Je soussigné » ou « je sous signé » : la seule écriture recevable

La formule correcte est « je soussigné », en un seul mot, sans trait d’union, avec le participe passé de l’ancien verbe soussigner. Les variantes « je sous signé » (avec un espace), « je sous-signé » (avec trait d’union) et « je soussigne » (forme verbale au présent) sont fautives dans ce contexte. Employée en tête d’une phrase, la tournure signifie que la personne qui parle s’identifie et prend un engagement formel par sa signature.

Historiquement, soussigner signifiait « signer au bas » et se construisait comme un verbe d’action. Son emploi courant s’est effacé, mais le participe passé adjectivé, soussigné, a été conservé dans la langue administrative et juridique. D’où cette formule figée, devenue un standard des attestations, déclarations sur l’honneur et procurations.

Origine et portée de « je soussigné » dans les écrits officiels

Dire « je soussigné », c’est apposer sa qualité de signataire et endosser la responsabilité de ce qui suit. La formule encadre des actes où la preuve écrite et l’engagement personnel priment : attestation d’hébergement, déclaration de vol, reconnaissance de dette, procuration, autorisation parentale, etc. Elle équivaut à « moi, signataire du présent document ». Cette dimension engageante explique sa fréquence dans les échanges avec une administration, un notaire ou un tribunal.

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Dans la littérature, on rencontre parfois « je soussigné » comme clin d’œil stylistique, pour donner une solennité teintée d’ironie. Mais dans la vie courante, la valeur est d’abord pragmatique : identifier clairement l’auteur, responsabiliser la déclaration, et créer une forme standard que les services traitants reconnaissent immédiatement.

Accords, place dans la phrase et ponctuation autour de « je soussigné »

Étant adjectif, soussigné s’accorde avec la personne qui s’exprime. On écrira : « Je soussigné » (homme), « Je soussignée » (femme). Au pluriel : « Nous soussignés » (masculin ou mixte), « Nous soussignées » (féminin). Pour éviter l’ambiguïté dans un formulaire, on rencontre souvent « Je soussigné(e) ».

La formule peut ouvrir la phrase ou apparaître après le pronom tonique : « Je soussignée, Claire Martin, atteste… » ; « Ce bâtiment a été inauguré par moi, soussigné, maire de la commune… ». Dans les deux cas, on encadre les appositions (nom, qualité, fonction) par des virgules : « Je soussigné, Paul Durand, né le…, demeurant…, déclare… » L’enchaînement idéal est : identité → qualité → énoncé de l’engagement.

Modèles concrets avec « je soussigné »

Déclaration sur l’honneur : « Je soussigné(e), [Nom Prénom], né(e) le [date] à [lieu], demeurant [adresse], déclare sur l’honneur que [énoncé précis et daté]. Fait à [ville], le [date]. Signature. »

Procuration : « Je soussigné(e), [Nom Prénom], [date et lieu de naissance], [profession], [adresse], donne pouvoir à [Nom Prénom du mandataire], [qualité], [adresse], pour [objet exact : retirer un colis, accomplir une démarche, voter, etc.]. Fait à [ville], le [date]. Signature. »

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Déclaration de vol (exemple adapté) : « Je soussigné(e) [Nom Prénom] déclare que mes biens ont été volés le [date] à [lieu]. Les objets concernés sont : [liste]. Fait pour servir et valoir ce que de droit. Fait à [ville], le [date]. Signature. »

Ces canevas gagnent en force probante si l’énoncé est circonstancié (dates, lieux, références), si la signature est lisible, et si l’identité est correctement détaillée : état civil, adresse complète, pièce d’identité le cas échéant.

Erreurs fréquentes à éviter avec « je soussigné »

– L’espace fautif : « je sous signé ». Incorrect ; on écrit en un seul mot : soussigné.

– Le trait d’union : « je sous-signé ». Là encore, forme non conforme à l’usage administratif.

– La fausse conjugaison : « je soussigne ». Même si le verbe existe, la formule consacrée n’emploie pas le présent de l’indicatif. On privilégie toujours le participe passé adjectivé.

– L’absence d’accord : écrire « je soussigné » pour une femme. La forme attendue est « je soussignée ».

– La ponctuation négligée : omettre les virgules autour du nom et de la qualité. Les appositions doivent être clairement isolées pour éviter toute ambiguïté de lecture.

Quand préférer une alternative à « je soussigné » ?

La tournure « je soussigné » sonne très formelle. Pour un contexte moins solennel, des formulations directes fonctionnent bien : « Je certifie que… », « J’atteste que… », « Je déclare sur l’honneur que… ». Dans une lettre simple, on peut écrire : « Moi, [Nom Prénom], confirme que… ». En revanche, si l’on s’adresse à une administration ou si un modèle officiel est fourni, mieux vaut conserver la formule standard afin d’éviter un rejet pour non-conformité.

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Dans les actes à plusieurs signataires, la forme plurielle s’impose : « Nous soussignés, copropriétaires du lot n°…, demandons… ». Chaque signataire appose ensuite son nom lisible et sa signature, éventuellement précédés de la mention « Lu et approuvé » si exigée.

Repères stylistiques et pratiques pour une rédaction nette

– Clarté d’identification : nom en capitales si besoin, date et lieu de naissance, adresse complète.

– Énoncé précis : éviter les tournures vagues, datation et description factuelle de l’objet.

– Lisibilité : sauts de ligne entre l’identité, la qualité, et la déclaration elle-même.

– Conformité : reprendre les intitulés attendus (ex. « Fait à », « le »), dater, signer, joindre une copie d’une pièce d’identité si requis.

– Orthographe soignée : un texte impeccable renforce la valeur du document, surtout lorsqu’il porte un engagement personnel.

Retenir la forme exacte simplifie tout : « je soussigné », en un seul mot, sans trait d’union, accordé selon le genre et le nombre. Cette formule, héritée de l’ancien verbe soussigner, s’est imposée parce qu’elle marque clairement la responsabilité du signataire. Utilisée avec des appositions bien ponctuées et des informations d’identité complètes, elle donne à une attestation, une procuration ou une déclaration sur l’honneur la netteté et la force attendues par les destinataires.

Stephane

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