Bonjour!

L’année dernière, j’ai mis en place les dictées folles : http://stephanecote.org/2012/12/02/les-dictees-folles/. Les élèves ont adoré, et aussi étrange que ça puisse paraître, j’aurais cru que l’intérêt décroîtrait à mesure que l’année avancerait et pourtant, la motivation et l’engagement sont restés les mêmes. Toutefois, bien que les phrases choisies de ces dictées ont été écrites par les élèves, ces derniers n’ont pas réussi à améliorer leurs résultats lors des productions écrites (http://stephanecote.org/2013/07/04/pedagogie-3-0-analyse-par-limpact-sur-les-resultats-scolaires/), bien que la moyenne des résultats des élèves dans ces dictées était plus élevée (14% supérieur à une dictée normale).

Il me fallait donc poursuivre l’évolution de la tâche afin qu’elle puisse rester stimulante, tout en se rapprochant d’une situation de création littéraire. C’est alors que j’ai ajouté la “dictée commandée”.

C’est sur le même principe que la dictée folle avec 2 éléments en bonus:

Dictée folle :

  1. Les élèves doivent inventer 4 phrases avec 10 mots qu’ils doivent étudier
  2. À partir de ces phrases, je crée la dictée “A” et la dictée “B”
  3. Au gymnase (ou dans un corridor en marche rapide, dans la neige ou sous la pluie), la classe se sépare en 2 groupes. Chacun étant jumelé avec une personne qui a l’autre dictée. Ces groupes de 2 sont crées aléatoirement
  4. Les “A” mémorisent un bout de la dictée puis traversent en courant le corridor pour aller le réciter à leur partenaire.
  5. Une fois que le “B” a terminé d’écrire son bout de phrase, il tourne sa feuille, mémorise la phrase qu’il ira dire à son collègue puis traverse le gymnase en courant…
  6. De retour en classe, ils ont 7 minutes pour s’autocorriger, puis le “A” va porter sa dictée à “B” qui le corrigera et vice versa. C’est donc très efficace comme manière de fonctionner.

Les ajouts de la dictée commandée :

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  1. Le prof est au centre avec 2 ballons éponge et les lance sur ceux qui traversent. L’intention est que l’élève transfère la phrase qu’il retient dans sa mémoire à moyen terme… Sinon, s’il traverse le gymnase en la répétant dans sa tête, sitôt dite, elle sera oubliée et ne laissera pas l’empreinte mnémonique d’une phrase bien construite dans la mémoire de l’élève. De plus, cet exercice crée toute une complicité avec les élèves.
  2. Si l’élève attrape le ballon et qu’il me le relance et que je l’échappe, il gagne 2 points dans sa dictée.
  3. Les phrases qu’ils doivent dirent comportent des parties blanches qui sont parfois l’endroit pour un verbe, un adjectif, un adverbe ou un complément de phrase. Ainsi, dans l’effervescence du jeu de la course, les élèves doivent suffisamment comprendre la phrase afin d’ajouter le bon mot ou segment… Il en va de même avec les accords.
  4. Les premiers qui terminent d’écrire la dictée ont maintenant le droit de lancer des ballons sur leurs pairs qui traversent. Je vous l’affirme, tous veulent vraiment lancer les ballons alors ils se dépêchent d’écrire leurs dictées!
  5. La correction est un peu plus complexe toutefois. Les élèves auront un total sur le nombre de mots dactylographiés + un total en fonction des mots bien écrits ainsi que du nombre de mots qu’ils ont ajoutés. Par exemple, l’élève a obtenu 48 mots bien orthographiés sur les 51 de la dictée + l’élève a inventé 12 mots et en a écrit 8 de bon.  En entrant le tout dans un tableau Excel (http://stephanecote.org/2013/03/01/accelerer-la-correction-et-supporter-lamelioration-grace-a-exel-22/) je m’assure alors de leur retourner un résultat en % sans que je travaille!

Résultat :

  • Les élèves ont des notes dans ces dictées qui se rapprochent de la moyenne du groupe en écriture; c’est donc un exercice plus réel que des “phrases parfaites”.
  • Étrangement, ceux qui n’ont normalement “pas d’idées” dans une situation d’écriture ont ici beaucoup d’imagination… Ce doit être le fait d’avoir un cerveau très oxygéné par la course.
  • La correction par les pairs demande une vérification par l’enseignant pour s’assurer que les mots ajoutés sont bien écrits. Toutefois, les élèves ont beaucoup de plaisir à tenter de les corriger au meilleur de leurs connaissances.

Bref, je vous souhaite d’essayer cette formule plutôt que simplement la dictée folle ou encore, alterner. Vous verrez subitement vos élèves avoir très très hâte de faire la dictée du vendredi!

 

Au plaisir

Stéphane Côté

Merci beaucoup à Robin Lavoie et à Emilie Adams-Bailly qui ont pris le temps de faire la révision linguistique de ce texte. C’est très généreux de leur part et c’est très apprécié!